Je suis l’un des fondateurs (nous sommes 3 au total) de La Trésorerie. Les deux autres fondateurs sont Elsa Coustals et Lino Landau. Nous avions déjà travaillé ensemble puis nous avons décidé de fonder La Trésorerie tous les trois il y a maintenant 10 ans !
Auparavant, j’ai travaillé dans le secteur de la mode et du luxe, d’abord dans le marketing. Ensuite, j’ai dirigé des réseaux de magasins dans la mode et le luxe et aussi pendant plus de 7 ans j’avais deux supermarchés bio qui faisaient partie du réseau Biocoop, à Paris, que j’ai revendu pour justement fonder La Trésorerie.
Alors je pense à quelque chose maintenant (même s’il y en a plein de petits bonheurs que je pourrais raconter !). Il s’est passé quelque chose de très particulier quand j’ai ouvert pour la première fois le rideau de fer de MON premier magasin, même si j’avais eu l’occasion d’en ouvrir pour d’autres enseignes. Ce jour-là, je me souviens très bien d’avoir tourné la clé et de me dire avec beaucoup de joie et de bonheur « ah, enfin ! ». Je garde ce souvenir comme un vrai bonheur professionnel.
Je pense qu’il faut être super gentil, cela peut paraître bizarre de dire ça comme ça mais la bienveillance est pour moi la première qualité pour exercer ce métier. Savoir être super bienveillant à l’égard de ses clients. La bienveillance permet de poser les bases d’une bonne relation avec les clients et permet de leur montrer que nous sommes là pour eux et pour répondre à leurs besoins.
Je pense qu’il faut avoir exactement la même attitude auprès de ses fournisseurs avec qui nous sommes amenés à travailler un certain temps donc il faut que la relation soit bonne des deux côtés. Il faut avoir en tête que ce n’est pas un rapport de force, juste une écoute mutuelle.
Tout cela me semble clé oui.
Oh je dirais que c’est d’être toujours là aujourd’hui ! Sur ce magasin, on fête nos 10 ans cette année et quand je regarde 10 ans en arrière, des magasins qui se sont créés à cette époque il n’y en a malheureusement plus beaucoup qui sont encore vivants. Donc être là c’est déjà un vrai accomplissement et puis je crois aussi que nous racontons une histoire un peu singulière, nous avons le sentiment d’avoir formé une équipe et d’avoir une communauté qui est là pour durer.
J’ai une source d’énergie au quotidien plutôt qu’une source d’inspiration, cette source d’énergie c’est le rapport que nous pouvons avoir avec les clients. Parce que quand vous arrivez, même si vous êtes de mauvaise humeur, vous allez devoir renseigner un client où notre rôle est qu’il reparte content, si c’est le cas notre mission est remplie et là vous n’êtes plus de mauvaise humeur ! Il y a un vrai truc qui se passe dans le magasin. Je pourrais faire ici le parallèle avec internet, en effet, internet est très puissant sur plein de choses mais je pense que la complémentarité internet et boutique physique c’est vraiment la clé, un site internet peut faire venir en magasin et c’est alors là que se joue la relation avec le client. Tout est lié.
Honnêtement, cela fait maintenant presque 25 ans que je fais ce métier de détaillant et de distributeur et jamais je n’ai connu une mutation aussi rapide, des transformations aussi rapides. Je ne mentirais pas en disant que toutes les semaines, on a un nouveau truc qui vient, ce n’est pas en termes de produits mais une transformation ou un changement qui vient modifier notre métier. Par exemple, un nouveau système de paiement, un nouveau système logistique qui nous est proposé, un nouveau mode d’approvisionnement, qui révolutionne un peu la manière d’exercer notre métier, que ce soit sur l’approvisionnement ou sur la relation avec les clients. Il y a bien sûr des choses intéressantes et d’autres qui ne le sont pas.
Evidemment, l’Intelligence Artificielle va aussi profondément modifier la manière dont on va s’adresser à nos clients, ce qu’on va leur dire, comment on va leur dire et les détaillants indépendants ne sont pas forcément les plus maladroits pour s’emparer de ces outils contrairement à ce qu’on pourrait croire en premier abord.
Je suis convaincu que le métier va continuer à exister mais va continuer à se transformer énormément et c’est dans notre capacité à trouver les produits qui nécessitent du conseil et à porter ce conseil aux clients, c’est grâce à cela que nous allons pouvoir continuer à avoir une vraie utilité. Finalement c’est cela la question : comment être utile et comment être plus utile qu’un magasin non-physique ?
J’ai connu la FFEF à travers Pascal Malhomme (Président de la FFEF). Nous nous sommes rencontrés au cours d’une réunion sur les arts de la table et Pascal est ensuite venu me rendre visite dans le magasin. Il m’a parlé du travail de la Fédération et j’ai trouvé le travail assez remarquable pour une fédération très en lien avec ses indépendants, donc j’ai trouvé cela très intéressant.
Alors d’abord, je pense que les fédérations sont extrêmement utiles pour deux raisons. Déjà parce qu’en tant qu’indépendant nous pouvons nous retrouver un peu seul et tout d’un coup nous nous rendons compte qu’autour de nous, nous avons des confrères qui vivent les mêmes questionnements. Nous pouvons donc réfléchir à des solutions communes et cela est très enrichissant et utile pour tout le monde. La deuxième chose, je pense que pour se faire entendre et faire bouger les choses au niveau des institutions, tout seul ce n’est pas possible donc c’est par les fédérations qu’on peut se faire entendre. Si je peux porter une voix utile, du vécu, c’est aussi enrichissant.
Je suis Membre du Bureau de la FFEF et participe activement aux différentes réunions !
Merci !