Je m’appelle Pascal Malhomme, je suis né le 8 septembre 1959 en périphérie de Lyon.
Après mes études, je suis devenu électromécanicien. Ensuite, j’ai été rapidement au CE de mon entreprise parce que j’ai toujours aimé le social. D’abord syndicat de salariés mais je me suis rapidement rendu compte que tous les ans, les directives des patrons changeaient donc j’ai décidé d’aller vers un autre parcours : créer mon entreprise. Cette volonté est tombée à pic étant donné qu’à cette époque, mon épouse ne se plaisait pas dans son entreprise donc nous avons décidé d’acheter une droguerie / quincaillerie qui se situait dans mon village de naissance, à Irigny exactement ! Nous avions déjà à l’époque les trois secteurs représentés aujourd’hui par la FFEF : la droguerie, les arts de la table et l’équipement du foyer avec aussi le côté jardin car Irigny est une ville très verte.
A partir de là, je me suis rapproché de centres qui me permettaient d’acheter du stock, c’est ainsi que j’ai découvert la coopérative Dul grâce à un autre droguiste : je suis donc rapidement entré à la coopérative et en est devenu administrateur. Ensuite, nous avons continué notre bonhomme de chemin à Irigny, où nous nous sommes énormément développés, en achetant les murs de "Brico Jardin" mais aussi les murs d’à côté pour créer le magasin en Arts de la Table "Maison à Vivre". Petit à petit, tout cela a bien grossi et ce, jusqu’à notre retraite !
J’aimerais également vous partager mon parcours dans les coopératives et les syndicats qui fait partie intégrant de ma carrière et de ma vie. J’ai été Président de l’Union des commerçants de ma ville pendants 10 ans (d’ailleurs c’est drôle, mes mandats sont toujours de 10 ans !). Ensuite, je me suis occupé de la Fédération, avec Colette Charbonnet, une autre membre du Bureau, en devenant Président du syndicat régional Rhône-Alpes de la droguerie. Puis, nous sommes arrivés au bureau de la FFDB (Fédération Française de la Droguerie-Bazar - actuelle FFEF) avec une vraie volonté de faire bouger les choses dans ce milieu. Et nous avons réussi ! D’abord avec Bernard Denis qui en était le Président et Catherine Debaudre qui était l’ancienne Déléguée Générale. Par la suite, de Secrétaire, j’en ai pris la Présidence. J’avais prévu de m’arrêter en 2024 (après deux mandats) mais je repars encore pour 5 ans ! Je peux ainsi suivre la belle évolution de la FFEF !
Des petits bonheurs j’en ai connu plein, c’est dur de choisir mais je pense que mon vrai bonheur professionnel a été lorsque le maire pendant mon mandat de l’Union des Commerçants m’a proposé de monter mon département de collectivités à Brico Jardin et de servir la mairie et tous les restaurants d’entreprise, théâtres en traitement de surface et en nettoyage. En montant ce département, j’ai multiplié le CA de Brico Jardin par 4, voire 5. Cela a été une expérience très enrichissante, difficile mais comme j’aime bien tout ce qui est difficile, j’en retire une expérience intéressante et enrichissante.
Un autre petit bonheur professionnel a été toutes les rencontres que j’ai pu faire dans mon parcours professionnel (des entreprises, des marques comme des personnes), par exemple, EK France, Agnès Lé… Mais quand je dis « je » c’est aussi avec ma femme, Joëlle, nous avons beaucoup appris. Ce sont vraiment les fournisseurs qui nous ont appris le métier.
J’ai toujours dit que nous avions un métier à la fois de pharmacien et à la fois de médecin, c’est-à-dire qu’il faut écouter, analyser la personne que nous avons en face de nous et cela m’aide énormément dans mon nouveau métier de Président. Spécifiquement dans le magasin, les clients viennent pour un problème et c’est à nous de le résoudre donc il faut savoir écouter, ne pas prendre les gens de front, poser des questions qui vont permettre de comprendre le pourquoi du comment. Après cela, c’est à nous d’analyser et de trouver la solution.
Quand nous nous sommes mis à notre compte Joelle et moi, je me souviens très bien ce que le notaire nous a dit : « Non mais attendez ne faites pas ça, vous allez vous casser la figure » car on est arrivé au moment où les grandes surfaces étaient en plein essor. Et ma joie a été de retrouver ce notaire deux ans et demi après en lui disant : « Vous voyez, j’achète un local dans le centre-ville ». Et il m’a dit « Et bah vous êtes l’exception qui confirme la règle ». Et mon petit plaisir c’était de le retrouver encore à chaque fois que j’achetais les différents bâtiments, il m’a toujours dit « Bravo », il est parti à la retraite et j’ai changé de notaire ! Ça a toujours été un petit clin d’œil !
Ma source d’inspiration je crois bien que c’est ma femme, parce que pour faire ce qu’elle a fait, j’en aurais été incapable. Comme je dis souvent, il n’y a pas de grands hommes sans grandes femmes ! Je suis très reconnaissant de ma femme. C’est elle qui a fait ce que nous sommes devenus.
Après il y a eu Bernard Denis, qui m’a permis de gravir les échelons, qui m’a expliqué et transmis beaucoup de choses, nous n’étions pas toujours d’accord mais c’est une personne qui a beaucoup compté.
Alors je vois le secteur de l’équipement du foyer, de la décoration, indestructible. S’il y a un métier qui doit rester, c’est bien celui-ci !
Concernant la droguerie, je dirais que c’est un métier qui peut être en évolution, qui peut tout à fait perdurer et même renaître si nous nous donnons les moyens et si les droguistes donnent les moyens de s’en occuper.
Quant aux arts de la table, ce secteur a encore un bel avenir devant eux. Même si les arts de la table est un secteur en plein mutation aussi, je trouve qu’il arrive à se réinventer.
La digitalisation, l’informatisation, ont été la plus grande transformation dans mon métier. Mon magasin a été informatisé en 1988, soit quelques mois seulement après avoir racheté. L’informatisation du magasin a été très lourd mais c’est aussi ce qui nous a, en partie, permis d’évoluer rapidement. Ensuite la digitalisation que je n’ai pas tellement vécue car c’est arrivé bien plus tard. Mais c’est un gros défi, comme l’Intelligence Artificielle aujourd’hui. Si nous n’arrivons pas à prendre le train en marche, c’est mortifère.
Il y aussi eu une grande transformation dans la gestion des stocks. Au début, nous avions un stock énorme avec beaucoup de références. Nous avons réussi à vider un peu nos stocks par la suite grâce à l’aide de notre comptable qui nous disait que cela ne servait à rien d’avoir autant de stock. Un jour, notre comptable nous a dit : « Je prends les six derniers mois » alors que notre stock c’était les 10 dernières années ! Donc tout ce qui a plus de six mois c’est poubelle.
La FFEF je l’ai créé ! Non je plaisante mais pour revenir sur l’histoire de la FFEF, la Fédération s’intitulait auparavant la "FFDB" (droguerie-bazar), et s’est ensuite développée et transformée pour devenir plus représentative de nos entreprises, en "FFEF" (équipement du foyer) en 2017, pour ainsi regrouper les trois secteurs que nous connaissons et que nous avons aujourd’hui, à savoir : la droguerie, l’équipement du foyer et les arts de la table. La FFEF, ça été une belle opération !
Tout cela s’est fait naturellement car déjà en étant salarié j’étais syndiqué, j’ai toujours pensé qu’on était toujours plus forts à plusieurs, il faut trouver des gens avec qui nous avons des intérêts communs et travailler ensemble ! C’est ma façon de voir les choses ! Donc tout s’est ensuite fait très naturellement ! Mais c’est aussi grâce à Bernard Denis car la première question technique que j’ai eue, on me dit d’appeler le Président du syndicat, un peu sceptique mais j’ai eu un accueil extraordinaire, je m’en rappelle avec sa blouse blanche immaculée ; il m’a impressionné. Dès le premier échange au téléphone, il m’a solutionné mon problème et j’ai tout de suite senti cette volonté d’aider, c’est comme ça qu’il faut faire et que j’ai voulu continuer comme ceci.
Je suis aujourd’hui Président de la FFEF ! Quand j’arrêterai, ce qui me ferait plaisir c’est de trouver quelqu’un qui fera beaucoup mieux que moi pour continuer à porter si haut la Fédération !